Les différentes techniques de PMA : avantages et inconvénients

Les différentes techniques de PMA : avantages et inconvénients

Cet article a été coécrit avec Mia Fievez thérapeute spécialisée en fertilité.

La Procréation Médicalement Assistée (PMA ou AMP) est une technique médicale qui aide les couples qui ont des difficultés à concevoir un enfant. Cette technique est utilisée lorsque la conception naturelle ne fonctionne pas (après au moins 12 mois d’essais). La PMA peut se faire de différentes façons, les plus connues étant l'insémination artificielle et la FIV (fécondation in vitro). Chacune de ces méthodes présente des avantages et des inconvénients. Les professionnel·les qui vous accompagnent vous guideront pour choisir la méthode la plus adaptée à votre situation et à vos besoins.

Il existe plusieurs techniques en PMA, mais l'objectif final est toujours le même : donner aux couples une chance de réaliser leur rêve de fonder une famille.

Les trois techniques principales en PMA

La stimulation ovarienne simple

La stimulation ovarienne simple est une technique courante utilisée en médecine reproductive pour aider les couples à concevoir. Cette méthode sert à stimuler les ovaires, lorsque la femme présente des problèmes d’ovulation, par exemple en présence d’un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). La stimulation ovarienne simple peut être utilisée en première intention avant d’entamer des protocoles plus lourds tels que la fécondation in vitro (FIV).

L’objectif de la stimulation ovarienne est principalement d'éviter une ovulation spontanée afin de favoriser les rapports au bon moment.

L’insémination intra-utérine (IIU)

L'insémination intra-utérine, également appelée insémination artificielle, consiste à déposer du sperme traité en laboratoire directement dans l'utérus. L'objectif de ce traitement est de concentrer l'échantillon à utiliser sur des spermatozoïdes de meilleure qualité. De cette façon, les spermatozoïdes immobiles, les spermatozoïdes morts et le plasma séminal sont éliminés.

L'IIU peut être effectuée avec le sperme du partenaire (IAC) ou d'un donneur (IAD), et peut être effectuée au moment de l'ovulation naturelle ou après une stimulation ovarienne légère.

La Fécondation In Vitro (FIV)

La FIV (fécondation in vitro) est l'une des techniques les plus couramment utilisées en PMA. Elle implique une stimulation ovarienne pour produire plusieurs ovocytes, qui sont ensuite collectés lors de la ponction et fécondés avec le sperme du partenaire ou d'un donneur dans un laboratoire. Les embryons ainsi créés sont cultivés pendant quelques jours (3 à 5 jours en général) avant d'être transférés dans l'utérus de la femme ou congelés pour un transfert lors d’un prochain cycle. Cette technique peut être utilisée lorsque la femme a des problèmes de fertilité dus à des troubles de l'ovulation, des lésions tubaires (par exemple des trompes utérines bouchées) ou qu’il existe des problèmes de sperme chez le partenaire.

Les critères d’éligibilité

Les critères d'éligibilité pour la procréation médicalement assistée sont les conditions que doivent remplir les patients pour pouvoir bénéficier de cette technique. Ces critères varient selon les pays. En France, la PMA est réservée aux couples hétérosexuels mariés ou en concubinage depuis plus de deux ans qui présentent une infertilité médicalement constatée ou une maladie transmissible à l'enfant ou à l'un des partenaires. Les femmes célibataires et les couples de femmes sont éligibles à la PMA en France depuis juin 2021. Si vous souhaitez réaliser une PMA à l’étranger, il vaut mieux se renseigner au préalable sur les critères d'éligibilité en vigueur qui diffèrent d’un pays à l’autre.

Les taux de réussite

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les chances de réussite de ces méthodes de reproduction assistées sont loin d’atteindre les 100 % :

  • environ 10 à 15 % pour les stimulations simples
  • environ 10 à 15 % par insémination,
  • 20 à 25 % pour les FIV (jusqu’à 30% pour les meilleures cliniques)

Ces taux varient grandement d’un couple à l’autre selon l’âge des partenaires et la cause de leur infertilité. Selon une récente étude de l’INED, 48 % des couples suivant un parcours PMA deviennent parents suite à un protocole et 23 % concrétisent leur projet parental en dehors d'un protocole (grossesse naturelle et adoption).

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Les avantages

Une grossesse le plus rapidement possible

Il existe plusieurs avantages à la PMA, notamment la possibilité de surmonter l'infertilité et la stérilité, ainsi que la capacité de réaliser le rêve de fonder une famille. Pour les couples infertiles, la PMA augmente considérablement les chances de grossesse à court et moyen terme.

Ce que dit la loi française

En France, la prise en charge est de 100 % si vous passez par un hôpital public et jusqu’au 43 ans de la femme, à concurrence de 6 inséminations et 4 fécondations in vitro. La loi française encadre les couples afin de leur facilité l’accès à la PMA. Depuis 2016, grâce à l’inscription de l’article L. 1225-16 dans le code du travail, vous pouvez bénéficier d’autorisations d’absences payées pour vous rendre à vos examens. Ces absences au travail ne sont pas décomptées de vos congés et votre employeur ne peut pas s’y opposer. Vous devez simplement déclarer votre parcours auprès de votre service RH à l’aide d’un courrier faisant référence à l’article cité précédemment.

Suivi de grossesse

Une fois la grossesse démarrée, le suivi est identique à toutes les autres grossesses et ne présente pas de suivi particulier. Le centre de PMA recommandera en général une supplémentation en progestérone sous forme d’ovule au cours du premier trimestre.

Les inconvénients

Le protocole

La stimulation ovarienne consiste à injecter des hormones artificielles de manière contrôlée et peut entraîner des effets secondaires tels que des bouffées de chaleur, des maux de tête, des nausées, une sensation de ballonnement et une sensibilité mammaire. Les injections d'hormones peuvent également causer des douleurs et des ecchymoses au niveau du site d'injection.

Organisation

Lors d’une FIV, il est nécessaire de réaliser la ponction des ovocytes sous anesthésie. Même si cela reste une anesthésie légère, le protocole en lui-même peut être assez lourd à gérer. Il faut pour cela avoir une bonne organisation dans son planning afin de jongler entre les rendez-vous en PMA qui peuvent parfois être tous les 24 à 48h et le reste de votre emploi du temps. À cela, s’ajoute l’organisation nécessaire à la prise du traitement durant les semaines qui précèdent la ponction : médicaments en quantité suffisante et avec le bon matériel pour les injections, choix d’une infirmière ou non, etc.

Risques secondaires

Le syndrome d'hyperstimulation ovarienne (SHO) est une complication rare, mais grave qui survient lorsque les ovaires produisent trop d'ovocytes en réponse à la stimulation ovarienne. Les symptômes peuvent inclure des douleurs abdominales, une prise de poids rapide, une diarrhée, des nausées et des vomissements. Si vous présentez des symptômes de SHO, vous devez contacter immédiatement votre médecin. Ce syndrome peut entrainer de grosses complications (surtout si une grossesse intervient au même moment). Votre médecin vous proposera généralement de repousser le protocole ou de congeler les embryons obtenus en vue d’un transfert sur un prochain cycle.

La PMA est souvent un parcours difficile et éprouvant émotionnellement et physiquement, mais il est important de se rappeler que vous n'êtes pas seule. Vous pouvez trouver de nombreux espaces de discussion qui vous permettront de poser toutes vos questions ainsi que de trouver du soutien : professionnel·les de santé, thérapeute en médecine douce, groupes Facebook, Moonly Lounge, etc.

De votre côté, vous avez aussi la possibilité de préparer votre protocole PMA afin d’en maximiser les chances de réussite : équilibre émotionnel et hormonal, hygiène de vie, alimentation… De nombreuses pistes s’offrent à vous pour optimiser votre fertilité en amont d’un traitement.

En savoir plus :
Le lexique des abréviations en PMA

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