Les microbiotes intestinal et vaginal jouent un rôle essentiel dans notre santé. Le microbiote intestinal, composé de milliards de microorganismes, contribue à la digestion, renforce notre système immunitaire et régule certaines hormones. Le microbiote vaginal, quant à lui, joue un rôle dans la santé féminine. Cependant, des déséquilibres peuvent survenir, et comprendre l'importance de ces microbiotes et comment en prendre soin est essentiel pour notre bien-être.
Microbiotes intestinal et vaginal : quels sont leurs rôles ?
Le microbiote intestinal est le plus important avec plus de 40 000 milliards de microorganismes. Pour se rendre compte de sa taille, cela correspond en moyenne à 2 kg de notre poids de corps. Il est localisé au niveau de notre intestin grêle et du côlon. Il remplit plusieurs fonctions, dont la digestion de certains aliments, un effet barrière et protecteur, le renforcement de notre système immunitaire et la régulation de certaines hormones.
Le microbiote vaginal, quant à lui, comporte plus de 200 espèces de bactéries. Principalement, des lactobacilles en charge d’acidifier le vagin. Il remplit plusieurs rôles de son côté, dont un effet barrière en protégeant contre les infections et il favorise l’environnement pour une future grossesse.
Lorsqu’il y a un déséquilibre du microbiote, on parle de dysbiose, que ce soit une dysbiose intestinale ou une dysbiose vaginale. C’est-à-dire qu’il y a une diminution des bonnes bactéries et dans certains cas une augmentation des mauvaises bactéries, une perte de synthèse de métabolites essentiels ou encore une désorganisation de la hiérarchie microbienne. Quelles peuvent être les causes de ces déséquilibres ? Principalement, des mauvais choix alimentaires, une mauvaise gestion du stress, des troubles digestifs ou encore la prise d’antibiotiques.
Le lien entre microbiotes intestinal et vaginal
L’anus et le vagin sont proches chez la femme : les bactéries du rectum peuvent donc venir enrichir celles présentes dans le microbiote vaginal. Les intestins sont comme une réserve naturelle de lactobacilles pour le vagin.
S’il y a un déséquilibre du microbiote intestinal (ou dysbiose), les mauvaises bactéries peuvent ainsi migrer vers le microbiote vaginal et le déséquilibrer à son tour. Ce déséquilibre peut entrainer une diminution du nombre de lactobacilles ou un appauvrissement en diversité de ces lactobacilles, entraînant une vaginose bactérienne ou une candidose vaginale. Pour synthétiser, la santé du microbiote intestinal détermine et impacte la santé du microbiote vaginal.
Comment reconnaître un déséquilibre du microbiote ?
Les symptômes d’une dysbiose peuvent différer d’une femme à une autre et peuvent être variés : c’est pour cela que l'on ne pense pas à notre microbiote de suite.
Voici une liste non exhaustive des symptômes d’une dysbiose (intestinale et/ou vaginale) :
- Un transit perturbé (diarrhée, constipation, alternance entre les deux)
- Des douleurs, des crampes, des ballonnements, des gaz
- Des troubles de l’humeur (irritabilité, anxiété, baisse de moral) et de la fatigue
- Des troubles cutanés (acné, psoriasis, eczéma)
- Une mauvaise haleine, une faiblesse du foie
- Plus particulier pour le microbiote vaginal : des mycoses (souvent à répétition).
Sur du long terme, une dysbiose bien installée peut entraîner des troubles de la santé. 80%* des maladies et troubles inflammatoires (vaginose bactérienne, SOPK, acné, dépression, polyarthrite rhumatoïde…) ont pour origine des troubles digestifs, dont un microbiote déséquilibré. Le microbiote étant le centre de notre système immunitaire, notre immunité se trouve perturbée en cas de déséquilibre : le corps devient plus vulnérable face aux agressions extérieures.
Quelques conseils pour prendre soin de ces microbiotes intestinal et vaginal
Notre santé commence dans notre assiette et il y a de nombreux aliments qui permettent de prendre soin de ces petites bactéries composant notre microbiote :
- Consommer des aliments peu transformés, des fruits et légumes de saison riches en vitamines et minéraux
- Des aliments riches en fibres, car les bactéries du microbiote se nourrissent des fibres prébiotiques, ces fibres contribuent aussi au maintien du bon transit : céréales semi-complètes, légumineuses, oléagineux…
- Des aliments riches en prébiotiques. Les prébiotiques sont des glucides présents dans les fibres végétales. Ce sont des sucres non digestibles qui font partie des fibres alimentaires. Ils se digèrent par fermentation par les bactéries : racine de chicorée, endive, asperges, artichaut, pissenlit, topinambour, ail, oignon, poireaux.
- Manger régulièrement des aliments fermentés pour aider le microbiote à se réensemencer : choucroute, miso, kéfir…
- Bien mastiquer les aliments pour favoriser le travail de la sphère digestive. La digestion commence dans la bouche avec la salivation.
Il est également important de refaire sa santé intestinale en renforçant la barrière et la muqueuse des intestins. Le bouillon d’os a des vertus sur la régénération de la muqueuse intestinale. Il apporte également du collagène et de la L-Glutamine extrêmement bénéfique.
Il est possible de renforcer et de prendre soin de sa santé intestinale à l’aide de compléments alimentaires. En revanche, il y a un ordre à respecter : assainir, restaurer et réensemencer. Cette dernière partie peut se faire avec des probiotiques. Comment les choisir ?
Il faudra tenir compte de plusieurs critères :
- Composition minimale de 2 milliards de bactéries
- Composés de 1 à 2 souches reconnues
- Associés avec des vitamines, minéraux, oligo-éléments (idéalement).
Il faut compter une cure d'un mois minimum, une à deux fois par an (au printemps et à l’automne par exemple). Voire plusieurs mois à la suite d’un déséquilibre de la flore intestinale et / ou vaginale, ce qui nécessite un accompagnement personnalisé.
L’idéal est de se faire accompagner par un professionnel dans le choix et la prise de probiotiques.
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En conclusion, les microbiotes intestinal et vaginal jouent un rôle essentiel dans notre santé. Il est important de reconnaître les signes de déséquilibre, tels que des troubles digestifs, des troubles de l'humeur et des infections récurrentes. Prendre soin de ces microbiotes passe par une alimentation équilibrée, riche en fibres et en aliments fermentés. Renforcer la santé intestinale et utiliser des probiotiques de qualité peuvent également être bénéfiques. Il est recommandé de consulter un professionnel pour choisir les probiotiques adaptés à ses besoins. En prenant soin de nos microbiotes intestinal et vaginal, nous favorisons notre bien-être global.
Sources
Buttó LF, Haller D. Dysbiosis in Crohn's disease - Joint action of stochastic injuries and focal inflammation in the gut. Gut Microbes. 2017 Jan 2;8(1):53-58. doi: 10.1080/19490976.2016.1270810. Epub 2017 Jan 19. PMID: 28102757; PMCID: PMC5341912. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5341912/
Roberfroid, M., Gibson, G., Hoyles, L., McCartney, A., Rastall, R., Rowland, I., . . . Meheust, A. (2010). Prebiotic effects: Metabolic and health benefits. British Journal of Nutrition, 104(S2), S1-S63. doi:10.1017/S0007114510003363
https://www.cambridge.org/core/journals/british-journal-of-nutrition/article/prebiotic-effects-metabolic-and-health-benefits/F644C98393E2B3EB64A562854115D368
