Il est fréquent de rencontrer des difficultés pour trouver un médecin gynécologue qui accepte de nouveaux patients. Cela peut être particulièrement frustrant, surtout lorsque l'on sait que le suivi gynécologique doit avoir lieu au moins une fois par an. La répartition inégale des gynécologues sur le territoire peut également rendre la recherche de professionnels de santé particulièrement longue dans certaines régions, connues sous le nom de déserts médicaux.
Les déserts médicaux
Le désert médical est une zone géographique où il est difficile de trouver du personnel médical. Ci-dessous l’état de la densité des gynécologues en 2018 en France. Les déserts médicaux sont nombreux et la tendance ne va pas en s’améliorant.
Se faire suivre en gynécologie
Pour faire face à cette pénurie, il est important de rappeler qu'un suivi gynécologique peut être effectué par une sage-femme. En effet, dans le cas d'un suivi classique (hors pathologie particulière), les sages-femmes sont parfaitement formées et qualifiées pour réaliser le suivi gynécologique, ainsi que pour prescrire, poser, suivre et retirer tous les types de contraceptifs.
Elles sont par ailleurs en mesure d'aborder des questions liées à la contraception, à la sexualité, à la fertilité et aux IST/MST. Elles sont aussi aptes à réaliser des examens tels que le frottis, la palpation de la poitrine et des échographies (si l'équipement est disponible).
En cas de détection d'une éventuelle pathologie, le·la patient·e sera orienté·e vers un médecin spécialisé pour poursuivre le suivi médical.
Louison, Célia, Emilie et Angélique ont choisi des sages-femmes et nous racontent
Louison, 24 ans
“J’ai choisi en premier lieu une première gynéco à 20 ans qui en fait était un médecin généraliste spécialisé en gynécologie. C’était juste pour poser un stérilet au départ. Après j’ai demandé beaucoup d’avis pour trouver un bon gynéco dans ma ville, mais je ne pouvais avoir des rdv qu’au bout de plusieurs mois. J’ai surtout choisi ma sage-femme actuelle, car elle avait de bons retours et qu’elle prenait rapidement.
Je n’ai pas trop de points de comparaison, mais elle est super douce et à l’écoute, met très facilement à l’aise. Enfin je l’adore et je n’ai pas du tout envie de changer pour qui que ce soit d’autre.
Petit + : a contrario de ma première gynéco, ma sage-femme était super contente que j’enlève mon implant et que je commence la symptothermie, ça m’a d’ailleurs étonné mais c’est cool :) (bon depuis j’ai mis un stérilet en cuivre, mais j’ai repris les observations depuis le mois dernier. Je commence mon deuxième cycle de symptothermie)”
Célia, 29 ans
“J’ai choisi de délaisser les gynécos pour une sage-femme, car je cherchais une oreille attentive qui serait plus au fait des méthodes de contraceptions naturelles. Je trouve les sages-femmes beaucoup plus humaines, ouvertes, à l’écoute et douces. Avec elles on peut discuter de tout.”
Emilie, 31 ans
“Dans ma ville, les gynéco se font rares et enchaînent les rendez-vous sans prendre le temps de vraiment écouter. Sans parler du fait que la mienne manquait profondément de tact... En discutant avec mon médecin, elle m’a conseillé une sage-femme en m’expliquant qu’elle pouvait effectuer le suivi gynécologique (attention sauf en cas de pathologie).
Le premier rdv a été une révélation pour moi. La sage-femme est à l’écoute de mes attentes et de mes ressentis. Quand je lui ai expliqué que la pilule ne me convenait plus, elle a pris le temps de m’expliquer chaque méthode de contraception qui existaient aujourd’hui. Bref, mon rdv a duré 1h au lieu de 15 minutes chez mon ancienne gynéco et j’en suis ressortie avec le sentiment d’avoir été écoutée et comprise !”
Angélique, 26 ans
“J’étais suivie par une gynéco que je n’appréciais pas plus que ça (consultation express en 10 min, manque de discussion et d’informations, cabinet froid…). Un jour on m’a parlé d’une sage-femme en me disant que les sages-femmes faisaient aussi les suivis et je suis tombée sur une véritable perle, ça a complètement changé mon suivi gynéco : cabinet accueillant et douillet, consultation de 1 h, écoute sur les réels besoins… On va éviter de généraliser, mais les sages-femmes ont souvent plus de temps pour écouter les patientes et faire un suivi plus personnel, en plus la mienne est ouverte à la symptothermie !”
Stop aux violences gynécologiques
Il est important de mentionner les violences gynécologiques et obstétricales, qui sont commises par des professionnels de santé et peuvent être physiques, verbales ou légales. De plus en plus de personnes parlent et dénoncent ces expériences.
Voici quelques exemples d'actes qui peuvent être considérés comme des violences (liste non exhaustive) :
- refus d'écouter ou de répondre,
- violence verbale ou physique, toucher vaginal,
- palpation des seins ou autres actes pratiqués sans consentement ou sans utilité médicale évidente,
- pose de spéculum ou frottis sans consentement,
- refus de prescription ou prescription imposée,
- gestes inappropriés,
- remarques sur votre sexualité, orientation sexuelle, corps ou mode de vie.
Il est très important de reconnaître que ces comportements ne sont pas normaux et doivent être dénoncés ou, au minimum, il est nécessaire de changer de professionnel de santé. Des témoignages et des conseils sont disponibles sur le compte Instagram @lovetonuterus.
Comment bien choisir son praticien ?
Il est primordial de se sentir à l'aise et en confiance avec son professionnel de santé, surtout pour les suivis gynécologiques et obstétriques qui sont étroitement liés à l'intimité. Le cabinet doit être propre et le praticien doit être accueillant et disponible. Si le courant ne passe pas, n'hésitez pas à changer de professionnel et à choisir celui ou celle qui vous conviendra le mieux.
Annuaire de soignants
Nous avons créé un annuaire de professionnels de santé qui connaissent la symptothermie de près ou de loin. Cela permet de discuter de cette méthode de contraception et de recevoir des conseils sur les choix personnels en matière de fertilité. L'annuaire est disponible ici et il est possible de participer à son enrichissement en soumettant de nouvelles informations via le formulaire mentionné sur la page. Tous les départements ne sont pas encore couverts, mais il y a également quelques professionnels belges et suisses répertoriés.
Sources
Conseil national des médecins Etude — Approche territoriale des spécialités médicales en France en 2018
Ordre des sages-femmes — Suivi gynécologique et contraception
Institut de Recherche & d’Actions pour la Santé des Femmes (ISRAF) — Les violences obstétricales et gynécologiques : définition