Projet bébé : arrêtez de fumer pour mettre toutes les chances de votre côté !

Projet bébé : arrêtez de fumer pour mettre toutes les chances de votre côté !

Tabac et fertilité : quel impact et comment faire pour mettre toutes les chances de son côté ?

 

Fumer nuit à la santé de votre bébé. Ça, tout le monde le sait. Même si certains irréductibles gynécologues et obstétriciens continuent de recommander aux femmes de continuer de fumer pour ne pas stresser le bébé, la grande majorité des femmes sait qu’il est préférable d’arrêter le tabac pendant 9 mois, ou plus, si elles décident d’allaiter. Ce que l’on sait moins, c’est que le tabac a également un impact sur la fertilité féminine ainsi que sur la fertilité masculine. Alors à l’heure où les problèmes d’infertilité touchent au minimum 3,3 millions de personnes entre 20 et 49 ans en France, arrêter de fumer pourrait bien être une des premières mesures à prendre pour augmenter ses chances de concevoir un bébé. Explications par Alice Denoize, coach tabacologue.

 

1) L’impact de la cigarette sur la santé reproductive

La fumée des cigarettes et les 4800 produits chimiques qu’elle contient ont un impact négatif sur tous les organes de notre corps. Cancers et maladies cardiovasculaires sont des conséquences négatives du tabac bien connues, mais les effets de ce dernier ne s’arrêtent pas là. La toxicité de la cigarette est telle qu’elle nuit gravement au bon fonctionnement de notre organisme en général. Elle affecte notre système immunitaire, ralentit notre cicatrisation, nuit au bon renouvellement de nos cellules, impacte le fonctionnement des traitements que nous prenons. Ainsi, elle fait mourir précocement chaque année plus de 73.000 personnes en France et se place de ce fait en pole position des causes de mortalité évitable.

Comment imaginer dans ces conditions que le tabac puisse épargner notre santé reproductive ? Les différentes études rapportent en effet des chiffres qui ne laissent pas de place au doute sur ce sujet.

Fumer multiplierait par 2 le risque d’infertilité tant chez la femme que chez l’homme et allongerait les délais de conception en moyenne de 6 mois à 1 an. Ces conséquences négatives apparaîtraient dès 5 cigarettes fumées quotidiennement et augmenteraient proportionnellement en fonction de la quantité consommée.

Mais comment expliquer cela ?

 

2) L’impact de la cigarette sur la fertilité féminine

Les effets négatifs de la cigarette se manifestent à différents stades du processus de conception chez la femme.

D’abord au niveau de la santé sexuelle : les femmes fumeuses peuvent avoir des problèmes de lubrification vaginale dus à l’altération de la circulation sanguine.

Mais également au niveau du cycle menstruel puisque le fait de fumer perturbe la production d’œstrogènes. À noter également que l’usage du tabac augmente la production de l’hormone FSH qui régule l’ovulation. Le taux de cette hormone augmente naturellement dans le corps des femmes au fur et à mesure que la ménopause se met en place. Le fait que la concentration de cette hormone soit plus forte chez les fumeuses avance l’âge de la ménopause de 2 ans en moyenne.

Ensuite, certains composants de la fumée de cigarettes affectent le bon fonctionnement des ovaires. Tout d’abord en abaissant le nombre de follicules, mais aussi en réduisant la qualité des ovocytes. 

Fumer affecte enfin le développement embryonnaire. Parfois tout bonnement en stoppant le développement de l’embryon mais aussi en empêchant l’embryon de s’implanter dans l’utérus (le taux d’implantation serait réduit de 50% chez les femmes fumeuses).

 

Trois mécanismes sont alors à l’œuvre :

  1. D’abord l’épaississement de la membrane qui entoure l’ovocyte. Cette dernière ne se rompt pas le moment venu, empêchant ainsi l’embryon de poursuivre son développement.
  2. Ensuite la mauvaise vascularisation de l’endomètre qui affecte, voire empêche, l’implantation de l’embryon menant ainsi à une fausse-couche 
  3. Enfin le dysfonctionnement des cils des trompes qui - plutôt que d’amener l’ovule fécondé dans l’utérus comme il se doit – risquent d’arrêter leur mission en cours de chemin, laissant ainsi l’ovule dans les trompes, ce qui génère une grossesse extra-utérine.

 

3) L’impact du tabac sur la fertilité masculine

Le tabac impacte de nombreuses façons la capacité de concevoir des hommes.
D’abord en affectant leur libido et leur vie sexuelle. En effet, le tabac en agissant sur le taux de progestérone & de testostérone impacte directement le désir sexuel masculin. S’ajoute à cela la mauvaise vascularisation du corps qui affecte la qualité de l’érection. On retrouve en effet des dysfonctions érectiles chez les fumeurs dès 25 ans. Mais l’impact du tabac ne s’arrête pas là.

Les produits présents dans la fumée de cigarette ont des conséquences négatives sur les spermatozoïdes, affectant directement la durée de conception mais aussi le taux de fausses couches précoces.

Cela se manifeste de différentes façons :

Sur le liquide séminal d’abord. Chez les fumeurs, ce liquide, qui transporte les spermatozoïdes jusqu’au vagin, est pollué par des toxiques - comme la cotinine (produit de dégradation de la nicotine) ou le cadmium - qui sont des métabolites du tabac et qui nuisent aux spermatozoïdes transportés.

Sur la baisse de la quantité de spermatozoïdes ensuite qui serait directement due à la nicotine.

Et enfin sur la qualité des spermatozoïdes. Chez les fumeurs, la quantité de spermatozoïdes mal formés augmente proportionnellement avec le nombre de cigarettes fumées. Cela se manifeste notamment par des flagelles mal formés, ce qui affecte directement la mobilité des spermatozoïdes. Cela se manifeste également par une plus grande proportion de spermatozoïdes contenant des anomalies chromosomiques.

  

4) Les conseils et recommandations d’une coach tabacologue

Comme souvent avec le tabac, si l’on s’y prend à temps, ses effets négatifs se résorbent progressivement à partir du moment où l’on arrête de fumer. Dans le cas de la fertilité, la qualité du sperme s’améliore dès 3 mois de sevrage chez les hommes et les effets négatifs du tabac commencent à disparaître à partir de 6 mois sans tabac chez les femmes.

En arrêtant de fumer en amont de la phase de conception, les fumeurs augmenteront donc considérablement leur chance d’avoir un bébé, que ce soit de façon naturelle, mais aussi de façon médicalement assistée.

À noter qu’il a été démontré que les femmes qui ne fument pas, mais qui vivent auprès d’un conjoint fumeur, ont un nombre d’ovules diminué, donc une fertilité impactée. Il est ainsi doublement recommandé aux hommes qui fument et qui souhaitent concevoir d’arrêter le tabac en amont.

 

Mais comment s’y prendre ?

Les autorités de santé et les études indiquent que plusieurs ressources permettent d’augmenter les chances de réussite de son arrêt du tabac.

L’accompagnement psychologique d’abord par un professionnel de santé type tabacologue qui pratiquerait des techniques cognitives et comportementales et/ou l’entretien motivationnel. Un annuaire de tabacologues est disponible sur le site Tabac Info Service – Je trouve un tabacologue.

La prise de substituts nicotiniques ensuite (patchs, gommes, pastilles, spray, inhaleur) qui multiplient par 2 le taux d’abstinence tabagique à 6 mois

La cigarette électronique également qui - si elle contient des produits qui respectent la norme AFNOR - est environ 90 % moins toxique que la cigarette.

Les outils d’auto-support (applications, smartphones) qui permettent de suivre ses avancées et de s’automotiver

Les groupes d’auto-support type Je Ne Fume Plus sur Facebook ou La Maison du Déclic qui permettent d’être soutenu(e) pendant son arrêt du tabac par des personnes qui vivent la même aventure.

 

***

 

L’arrêt du tabac - quel que soit le stade auquel on se trouve - facilitera la conception d’un bébé. Mais il portera d’autant plus ses fruits qu’il sera effectué en amont de la conception (minimum 6 mois). Alors, si vous envisagez d’avoir un bébé dans un futur plus ou moins proche, il vous est vivement recommandé d’arrêter de fumer et de vous faire accompagner pour mettre toutes les chances de votre côté !

 

Sources :

 

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