Le cycle menstruel est comparable à un ballet où les hormones jouent le rôle de danseurs principaux, chacun exécutant sa chorégraphie avec une précision minutieuse. C'est une symphonie en plusieurs mouvements, où chaque note et chaque pause s'harmonisent pour orchestrer un processus biologique essentiel. Dans cet article, nous explorerons en détail le fonctionnement de ce cycle fascinant, en mettant en lumière les interactions subtiles qui se produisent tout au long des différentes phases entre le cerveau et les ovaires .

Le cycle menstruel repose sur une communication fine entre le cerveau et les ovaires. Deux structures cérébrales jouent un rôle central : l’hypothalamus et l’hypophyse, situés à la base du cerveau. L’hypothalamus agit comme un chef d’orchestre en envoyant un signal, la GnRH (gonadolibérine), à l’hypophyse. En réponse, celle-ci sécrète deux hormones essentielles à la régulation du cycle : la FSH (hormone folliculo-stimulante) et la LH (hormone lutéinisante).
1. Stimulation des Ovaires
Dès le début du cycle menstruel, la FSH (hormone folliculo-stimulante) est libérée pour stimuler la croissance et la maturation des follicules ovariens. Chaque follicule est une petite structure qui entoure un ovule et produit des œstrogènes. Progressivement, un follicule devient dominant : il continue de mûrir tandis que les autres se résorbent. Ce follicule dominant sécrète de plus en plus d’œstrogènes. Une fois que le taux de cette hormone atteint un certain seuil, il agit comme un véritable feu vert envoyé au cerveau : l’hypothalamus perçoit le signal et ordonne à l’hypophyse de réagir.
2. Déclenchement de l’Ovulation
En réponse à ce signal, l’hypophyse libère une grande quantité de LH*, c’est ce que l'on appelle le rétrocontrôle positif. Ce pic hormonal provoque la rupture du follicule dominant dans l’ovaire et la libération de l’ovule : c’est l’ovulation. Suite à cela, les niveaux d’œstrogènes chutent momentanément, tandis que l’ovule est capté par la trompe utérine. C’est à l’extrémité de cette trompe que la fécondation peut éventuellement se produire.
*c'est ce pic hormonal que mesure les tests d'ovulation
3. Formation du Corps Jaune et phase d’attente
Après l’ovulation, le follicule rompu se transforme en corps jaune, une structure temporaire qui produit de la progestérone (ainsi qu’une faible quantité d’œstrogènes). La progestérone envoie un message au cerveau indiquant que l’ovulation a eu lieu et qu’il n’est plus nécessaire de produire de la FSH et de la LH : c’est ce que l’on appelle le rétrocontrôle négatif. Ce mécanisme permet d’éviter le déclenchement d’une nouvelle ovulation. L’organisme entre alors dans une phase d’attente, le temps de savoir si une fécondation a eu lieu.
4. Résultats : deux scénarios possibles
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Absence de Fécondation : Si l’ovule n’est pas fécondé, il se désagrège. Le corps jaune dégénère, entrainant une chute de la production de progestérone et d'œstrogènes. Cette baisse hormonale provoque l’élimination de l’endomètre : ce sont les règles. Le cerveau perçoit cette chute et relance un nouveau cycle menstruel.
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Fécondation Réussie : Si l’ovule est fécondé, il commence une série de divisions cellulaires tout en migrant vers l'utérus. Une fois implanté dans l’endomètre, l’embryon se développe et le futur placenta commence à produire l’hormone de grossesse, la bêta-HCG. Cette hormone maintient le corps jaune actif, ce qui permet de poursuivre la production de progestérone (et, en moindre quantité, d’œstrogènes). Grâce à ces hormones, la paroi de l’utérus reste accueillante pour l’embryon, jusqu’à ce que le placenta prenne le relais, vers le troisième mois de grossesse.
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Ainsi, le cycle menstruel est un équilibre hormonal finement orchestré, où le cerveau et les ovaires échangent en permanence des signaux pour optimiser les chances de conception tout en régulant le fonctionnement du corps.