Quand on s’intéresse à la symptothermie, la glaire cervicale est un point sur lequel on accorde beaucoup d’attention : elle fait, en effet, partie des deux biomarqueurs de l’ovulation, avec la température basale ! Mais c’est également une précieuse messagère de notre cycle menstruel et de notre santé plus globale.
Pour reposer les bases, la glaire cervicale est une substance sécrétée par le col de l’utérus en fonction des phases du cycle menstruel. Composée d’eau, de glycoprotéines, d’enzymes et de sels minéraux, elle est produite sous l’impulsion des œstrogènes, ce qui explique qu’elle soit plus abondante à l’approche de l’ovulation. Elle se tarit ensuite après l’ovulation, sous l’influence de la progestérone.
La glaire cervicale permet ainsi de repérer sa fenêtre de fertilité, qui dure seulement 7-8 jours par cycle.
Une fois que l’on sait tout ça, il peut être plus compliqué d’observer, concrètement, sa glaire cervicale et de décrypter ce qu’elle a à nous dire sur notre fertilité du moment. Voici quelques conseils qui pourront vous aider :)
Quelles sont les caractéristiques de la glaire cervicale à observer ?
Quand on observe sa glaire cervicale, il faut noter plusieurs choses : sa consistance, sa couleur, son élasticité, mais aussi le ressenti qu’elle laisse à la vulve. Ce sont en effet des critères importants sur lesquels se baser pour évaluer au mieux la qualité de sa glaire, et donc son indication quant à la fertilité !
Sa consistance
Nous l’avons dit, la glaire cervicale évolue au fur et à mesure du cycle menstruel. Sa consistance est donc différente avant, pendant et après l’ovulation !
En phases infertiles pré-ovulatoire et post ovulatoire, la glaire cervicale peut être absente, ou bien présenter une texture compacte, pâteuse et collante. À ce moment-là, elle a un maillage très resserré et fait office de bouchon à l’entrée du col de l’utérus, empêchant les spermatozoïdes de franchir ce passage. Cela ne servirait de toute façon à rien, puisqu’aucun ovule n’est présent dans la trompe pour être fécondé ! Pour la reconnaître, on l’associe souvent à de la colle qui aurait séché, voire à du houmous quand l’ovulation commence à se préparer : plutôt épaisse et qui peut laisser comme une croûte assez sèche dans les sous-vêtements.
En revanche, en phase fertile (avant et pendant l’ovulation), la glaire cervicale évolue : elle prend une texture crémeuse qui devient de plus en plus translucide, glissante et étirable au fil des jours. Elle devient d’abord crémeuse, un peu comme du yaourt. Puis au moment le plus fertile du cycle, on observe ce que l’on appelle un pic de glaire, qui est une glaire cervicale qui ressemble à du blanc d’œuf cru. Ce jour “pic” est généralement le jour qui précède l’ovulation ou le jour de l’ovulation proprement dit !
La glaire cervicale ne prend pas cette consistance si caractéristique par hasard : en effet, il s’agit de la texture la plus optimale pour qu’elle puisse escorter les spermatozoïdes jusqu’à l’ovule, les nourrir et les protéger de l’acidité du vagin.
Par ailleurs, saviez-vous que la glaire cervicale permet aux spermatozoïdes de survivre pas moins de 5 jours à l’entrée du col, le temps que le passage s’ouvre à l’ovulation ?
Chez certaines femmes, la glaire de très haute qualité fertile ressemble carrément à de l’huile, voire à de l’eau. Elle peut alors passer inaperçue et il sera alors très important de se connecter à ses sensations !
Sa couleur
En phase infertile pré-ovulatoire, la glaire cervicale est plutôt blanche, voire un peu jaunâtre (cf. le fameux houmous !!).
En revanche, lors de la phase fertile, la glaire est tout d’abord blanche, puis opalescente, avant d’être complètement translucide le jour du pic de glaire ! Elle peut par ailleurs contenir un peu de sang lors de l’ovulation : ce n’est absolument pas grave, il s’agit simplement d’un spotting d’ovulation.
Une fois l’ovulation terminée, la glaire cervicale redevient blanche/jaunâtre. Il n’est pas rare que certaines femmes observent une glaire rosée à l’approche des règles, car elle contient les premières gouttes de sang menstruel.
Son élasticité
La glaire cervicale des phases infertiles pré et post ovulatoire est une glaire pâteuse, cassante, qui ne s’étire pas du tout.
En phase fertile, la glaire devient de plus en plus élastique : elle peut parfois s’étirer sur plus de 10 centimètres le jour du pic de glaire ! Toutefois, ce n’est pas le cas chez toutes les femmes, ni sur tous les cycles d’une même femme :)
À noter : comme dit précédemment, au max de sa qualité fertile, la glaire cervicale peut aussi ressembler à de l’huile ou de l’eau ! Elle n’est alors pas très étirable et il faut plutôt se fier à sa texture huileuse, liquide, lubrifiée.
Le ressenti
Au-delà de ce que l’on voit, il faut également noter ce que l’on ressent quand on observe sa glaire cervicale.
En phase infertile, on n’a généralement pas de sensation particulière, voire, pour certaines, une impression de sécheresse.
En revanche, en phase ovulatoire, on peut ressentir une sensation d’humidité, voire carrément de mouillé à l’approche de l’ovulation !
Rappelons que pour valider une ovulation grâce à la glaire cervicale, il faut noter un changement net dans la texture de la glaire : elle doit atteindre un pic puis redescendre en qualité, par exemple passer d’une consistance crémeuse/blanc d’oeuf à une consistance plus sèche/pâteuse durant au moins 3 jours. Le ressenti est tout aussi important !
Côté sensation, l’ovulation est aussi validée grâce à un ressenti humide/mouillé remplacé par un ressenti plus sec durant 3 jours minimum.
Et bien sûr, en symptothermie, on croise cela avec une montée nette de la température (+ 0,2 degrés) sur au moins 3 jours également !
Où et comment observer sa glaire cervicale ?
Observer sa glaire cervicale n’est pas si compliqué, mais voici quelques astuces pour que vos observations soient les plus fiables possibles :)
Bien choisir son moment
Vous pouvez observer votre glaire cervicale lorsque vous vous rendez aux toilettes (vous faites ainsi d’une pierre deux coups !). D’autant que la poussée, notamment quand on va à la selle, aide souvent à l’extérioriser. C’est donc le meilleur moment pour la voir !
Certaines préfèrent la regarder juste avant de prendre leur douche : c’est comme vous le sentez, l’idéal est de le faire au moment qui vous convient le mieux, à vous.
On préfère observer sa glaire plutôt en fin de journée et, si possible, la regarder toujours au même moment. En effet, la glaire du matin peut-être de la glaire de la veille qui a eu du mal à s’écouler, par conséquent, cela peut fausser vos observations. Idem, si vous avez eu des rapports dans la soirée ou dans la nuit, il est possible que des résidus de sperme soient mélangés à votre glaire cervicale. On observe la glaire et le ressenti à distance de tout rapport.
Avec du papier toilette ou avec ses doigts
Afin de prélever la glaire, vous pouvez utiliser soit vos doigts, soit du papier toilette.
- Si vous choisissez l’option papier toilette, il vous suffit donc de vous essuyer avec le papier et de le plier en deux : cela vous permettra de la regarder, mais aussi de juger de l’étirabilité de votre glaire du jour, en dépliant le papier.
- Si vous préférez la prendre avec vos doigts, vous pouvez le faire avec votre pouce et votre index, ou bien avec votre index et votre majeur, en la prélevant directement à la vulve. De la même manière, vous pourrez écarter la glaire avec vos deux doigts si elle est suffisamment étirable. Si vous êtes à l’aise avec cette option, pensez à vous laver les mains au préalable :)
De plus, vous remarquerez que la glaire à tendance à être plus visible après une bonne séance de sport :)
Ne pas oublier son ressenti
Nous l’avons dit, le ressenti est tout aussi important que le visuel. Au cours de la journée, ainsi que lorsque vous observez votre glaire cervicale, essayez de percevoir la sensation qu’elle vous laisse à la vulve et dans vos sous-vêtements : une sensation de “rien”, de sècheresse (qui tiraille), humide ou mouillée (voire de glissant).
Noter ses observations
Vos observations de glaire cervicale doivent être, dans la mesure du possible, réalisées quotidiennement. Et surtout, il est important de garder une trace de vos observations, afin de voir comment votre glaire cervicale évolue au cours de votre cycle menstruel !
De plus, l’ovulation se validant a posteriori en croisant l’assèchement de la glaire cervicale avec la hausse de la température, plus vos observations seront précises et rigoureuses, mieux c’est :)
Pour ce faire, vous pouvez reporter vos observations dans votre journal des observations quotidiennes sur l’application Moonly, ou si vous préférez le papier : dans un joli carnet dédié ou un cyclo papier.
Pour conclure, souvenez-vous que chaque femme est unique et que vos observations le seront aussi : en effet, vous n’observerez peut-être pas forcément une glaire cervicale “blanc d’œuf cru” au moment de l’ovulation, mais plutôt une glaire cervicale crémeuse, par exemple. Et c’est OK ! Observer votre glaire cervicale vous permettra d’avoir une grille de lecture, pour mieux connaître votre cycle menstruel et votre fertilité, à vous : et ça, c’est précieux ;)
Pour aller plus loin :
Le mini - programme : Favoriser sa glaire cervicale
Article super complet écrit par la team émancipées sur la glaire cervicale